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principe d'irreprésentabilité (du monde)
principle of unrepresentability (of the world)

2014
collection privée, paris
inox poli miroir
64 miroirs 15x15cm, 1 miroir cylindrique

« Les images sont des surfaces signifiantes. » nous dit Willem Flusser (1), « La plupart du temps, elles indiquent quelque chose qui se situe dans l’espace-temps au dehors, et qu’en leur qualité d’abstractions (de réduction des 4 dimensions de l’espace-temps aux 2 dimensions de la surface) elles sont censées nous rendre représentable.»

Ces surfaces signifiantes sont irréductiblement produites à travers notre prisme, et leur visibilité est rendue possible par la lumière. La lumière perceptible par l’oeil humain représente une épaisseur infinitésimale du spectre électromagnétique. C’est le statut de l’image et les conditions de sa visibilité qu’interrogent cette oeuvre. Ne faudrait-il pas représenter le monde non par images mais en tentant de restituer les énergies impalpables qui y circulent ?

Pour concevoir cette pièce, j’ai réinterprété la configuration de la centrale électrique de Gemasolar en Espagne qui capte et renvoie en les concentrant les rayons du soleil pour chauffer de l’eau salée. J’ai retourné ce dispositif afin qu’il capte non seulement la lumière solaire, mais aussi les énergies présentes dans la pièce, pour les concentrer métaphoriquement vers le miroir cylindrique central.

Ce type de miroir était utilisé pour certaines anamorphoses ; en le plaçant à l’endroit désigné, il reconstituait une image cachée par une déformation précisément calculée. Nombre d’allusions aux liens possibles entre le monde apparent et sa substance cachée seront ainsi transcrites en utilisant le potentiel allégorique de l’anamorphose.

Ici, chacune des images carrées obtenues par reflet est changeante au gré du déplacement du point du vue et leur reflet dans le miroir cylindrique en trouble davantage la lecture. La restitution de la captation ne renvoie à pas une vérité cachée mais à une complexité, celle de représenter le monde.

   

(1) Pour une philosophie de la photographie, p.9, Circé, 2004



 

« Images are meaningful surfaces. » Willem Flusser (1) tells us, « Most of the time, they indicate something that is in an outside space-time, and that as abstractions (from reducing the 4 dimensions of space-time to the 2 dimensions of the surface) they are supposed to make us representative.»

These significant surfaces are irreducibly produced through our prism, and their visibility is made possible by light. The light perceptible by the human eye represents an infinitesimal thickness of the electromagnetic spectrum. It is the status of the image and the conditions of its visibility that this work questions. Shouldn’t we represent the world not by images but by trying to restore the impalpable energies that circulate in it ?

To design this piece, I reinterpreted the configuration of Gemasolar’s power plant in Spain, which captures and reflects by concentrating the sun’s rays to heat salt water. I turned this device around so that it captures not only the sunlight, but also the energies present in the room, to metaphorically concentrate them towards the central cylindrical mirror.

This type of mirror was used for certain anamorphoses ; by placing it in the designated place, it reconstituted an image hidden by a precisely calculated deformation. Many references to the possible links between the apparent world and its hidden substance will thus be transcribed using the allegorical potential of anamorphosis.

Here, each of the square images obtained by reflection is changing as the point of view moves and their reflection in the cylindrical mirror further disturbs the reading. The restitution of the capture does not refer to a hidden truth but to a complexity, that of representing the world.

(1) Pour une philosophie de la photographie, p.9, Circé, 2004

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