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archétype n°0

2005
exposition personnelle
centre d'art de la maréchalerie, versailles
6 arches en suspension, 6 unités d'intensité

 
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David Saltiel sait poser des objets en équilibre pour créer un état d’intranquillité.

La première fois que je l’ai rencontré, c’était à Aubervilliers, il avait installé une petite cabane en verre bleu sur le mur de clôture d’un jardin. Sept petites marches permettaient d’entrer dans l’habitacle fragile et de s’étendre avec un sentiment étrange d’instabilité.

La deuxième fois que je suis «entré» dans son oeuvre, c’était à la galerie Dominique Fiat. Il avait plongé l’espace vide dans une lumière blanche saturée qui produisait une sorte d’éblouissement. Sans repère et après un moment d’incertitude, on finissait par trouver l’accès à la seconde salle d’exposition. Là, dans l’obscurité, deux chaises face à face, une table et une lumière focalisée invitaient à s’asseoir, tout en vous obligeant à rester debout pour ne rien troubler de cette installation cryptique. Enfin, sur le mur du fond, un film montrait un homme qui ouvrait une porte traversait un espace et ouvrait à nouveau une porte pour sortir et revenir encore. Ce passage sans fin et obsessionnel face à soi, vous incitait à sortir pour entrer à nouveau et passer donc de l’éblouissement à l’obscurité, du vide à l’occupé. Il vous engageait à expérimenter une sorte de trouble et de dérèglement des sensations.

A La Maréchalerie, il a directement mis le dehors dedans pour mieux vous faire sortir. Avec malice, il a rempli l’espace intérieur d’éléments extérieurs, en équilibre, de sorte qu’il est difficile de se mouvoir et que soudainement vous percevez l’espace comme un plein baigné de lumière dans lequel le corps est une perturbation. Ce travail sur la limite de perception de l’espace me semble directement lié à la recher- che spatiale dans l’architecture. Là où l’architecte cherche à donner du calme et de la lumière bien dosée, David Saltiel cherche à créer le trouble et la saturation : l’harmonie versus la perturbation ou encore le calme versus l’intranquillité. L’artiste nous invite à entrer dans cet état d’inquiétude qui nous fera mieux comprendre la sérénité.

Nicolas Michelin
septembre 2005

texte paru dans archistorm n°17 (janvier 2006)

David Saltiel knows how to arrange objects in order to create a state of unrest.

I first met him in Aubervilliers where he had installed a small blue glass cabin on the garden wall. One could enter this fragile abode by seven little steps and encounter a strange sentiment of instability.

The second time I “entered” his work was at the Dominique Fiat Gallery where he had plunged the empty space in a blinding, saturated white light. Having lost one’s way, after a moment of uncertainty, one finally finds the access to the second exhibition gallery. There, in the obscurity, are two chairs, face to face, a table and a focused light inviting you to sit down, but at the same time, obliging you to remain standing in order not to disturb this cryptic installation. Lastly, on the back wall, a film shows a man who opens a door, crosses a space, opens another door to leave and then come back. This obsessive, endless crossing invites you to leave and go back through the blinding white light to the obscurity, from empty to occupied space. It engages you to experiment a sort of disturbance and disorder of sensations.

At the Maréchalerie, he directly put the outside inside to further impel you to go out. With mischief, he filled the interior space with outside elements arranged so that it is difficult to move about and suddenly you perceive the space as a crowded space, bathed in light, in which the body is a disruption. This work on the limit of perception of space seems to me directly related to spatial research in architecture. Whereas architecture seeks to create calmness and appropriately distribute light, David Saltiel seeks to create agitation and saturation: harmony verses disruption or moreover, calmness verses anxiety. The artist invites us to enter in this state of restlessness, which makes us better understand serenity.

Translation Paul Richman

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